Photographe : Marchand Meffre
Photographe : Takuji Shimmura
Photographe : Marchand Meffre
Le Quadrilatère Richelieu Aujourd’hui
Le Quadrilatère Richelieu, « maison mère » de la Bibliothèque Nationale de France, regroupe les prestigieuses collections et les salles de lecture des départements des Manuscrits, des Cartes & Plans, des Estampes & Photographies, des Monnaies Médailles et Antiques, des Arts du Spectacle, rejointes encore en 2020 par le département de la Musique.
Depuis 1993, le Quadrilatère accueille également la bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA). Les travaux de la phase 1 étant aujourdh’ui achevés, la bibliothèque de l’École des Chartes va très prochainement prendre place dans l’aile donnant sur la rue des petits Champs. Trois prestigieuses institutions sont ainsi réunies dans un même « écrin » pour former en plein cœur de Paris un pôle d’excellence d’Art et d’Histoire unique au monde. Au début des années 2000, l’ancienneté de l’édifce mène au constat sans équivoque de l’obsolescence du site, de ses installations techniques et de sécurité, des conditions d’accueil du public, des conditions de travail et de conservation des collections. Le bâtiment étant devenu impropre à sa destination, une rénovation s’impose donc en urgence. Non plus par petits « morceaux », ainsi que cela s’est fait depuis la fn des années 1950 – date d’achèvement des extensions de Michel Roux-Spitz – mais au travers d’une campagne de travaux de rénovation à l’échelle de l’ensemble du site.
À l’issue d’un marché négocié, la Maîtrise d’œuvre du projet est confée à l’atelier Bruno Gaudin (architecte mandataire), avec une équipe constituée d’EGIS Bâtiments (Bet TCE), de CASSO et Associés (Conseil en sécurité), et de L’Observatoire 1 & 8’18" (Éclairagiste et Concepteur Lumière). La Restauration de la Salle Labrouste « classée à l’ISMH » est confée à Jean François Lagneau ACMH. Les études sont donc engagées en 2007 sur la totalité du Quadrilatère.
Les travaux entrepris dès 2011 sont organisés en deux phases afn de permettre à la fois la mise en œuvre d’un chantier particulièrement délicat et parallèlement de pouvoir maintenir partiellement la bibliothèque côté rue Vivienne en activité.
Bien que le Quadrilatère laisse apparaitre des géométries distinctes par grandes unités ordonnées (immenses salles de lecture, cours, jardin…) la construction progressive du bâtiment depuis le XVIIe siècle s’est déroulée au gré d’incessantes transformations, d’agrandissements, de démolitions, de densifcations. Derrière l’enveloppe unitaire et ordonnée des façades
en pierre se cachent des bâtiments moult fois remaniés, voire reconstruits, qui abritent parfois jusqu’à 14 niveaux de planchers.
Souvent conduite par de grands architectes, cette longue histoire de la construction de la bibliothèque offre donc en héritage un édifce d’une complexité à la mesure de la richesse patrimoniale des espaces qui le caractérisent. Au plus près de la réalité de l’existant, l’enjeu du projet a ainsi consisté en une recherche d’adéquation entre un Bâtiment et un Programme, recherche constamment ajustée à mesure des 4 années d’études et 5 années de chantier de la phase 1.
Diagnostic Architectural
Une histoire stratifée
Pour intervenir et fabriquer le projet, l’atelier Bruno Gaudin a du tout d’abord comprendre, interpréter, classifer les problématiques propres à l’édifce, littéralement le « mettre en pièces » pour mieux le reconstruire et en faire ressortir les qualités intrinsèques.
Les études historiques et structurelles, toutes deux indissociables, ont mis à jour une juxtaposition extraordinaire d’espaces de toutes sortes, de magasins, de galeries, d’escaliers, de rotondes… Ainsi, le fait que seuls quelques espaces soient classés, comme la salle Labrouste par exemple, ou que d’autres parties soient inscrites ne suffsait pas à dire la nature de ce site, sa complexité et sa richesse. Le diagnostic a révélé la nécessité de prendre en compte une multitude de lieux auxquels il fallait, au travers du projet de rénovation, redonner vie et splendeur. L’architecte a ainsi tenu à s’appuyer sur ces témoins, parfois modestes mais néanmoins magnifques, de l’histoire stratifée du Quadrilatère. En parallèle de cet intérêt porté à ce « royaume de pièces » et à l’étude de la constitution précise de chacun des espaces, il a paru nécessaire d’établir une sorte de morphogenèse du site afn d’en démêler l’écheveau.
Les études sur l’histoire du Quadrilatère ont souvent porté sur les travaux d’un architecte en particulier mais les nombreuses interventions de chacun n’ont jamais été globales. Aussi l’étude de l’atelier Bruno Gaudin a débuté en gardant à l’esprit qu’il n’était pas possible de projeter sans s’appuyer sur une compréhension d’ensemble de l’histoire du site et des grands mouvements à l’œuvre au fl des siècles… Ce qui avait conduit à donner une forme et une complexité très singulière à la bibliothèque : une vaste géographie, un territoire formé d’îlots autonomes côte à côte, chacun constitués d’espaces majeurs, et pourtant souvent peu accessibles voire illisibles. Cette particularité a souvent valu à cet édifce d’être qualifé de véritable « labyrinthe ».
Au travers de cette histoire, l’édifce révèle ici le temps long nécessaire à la fabrication d’une des plus riches bibliothèques du monde.
Se lancer dans le projet de requalifcation du Quadrilatère Richelieu, c’est donc se mesurer à un bâtiment polymorphe dont les strates architecturales nécessitent non pas la mise au point d’un, mais de plusieurs projets différents : un projet qui vise la grande échelle du site, celui de la distribution et de l’accueil ; et des projets qui visent la rénovation des pièces avec chacune leurs questions et spécifcités.
Ici, l’atelier Gaudin n’était pas tenu par une obligation de conservation. C’est le long travail d’analyse auquel les architectes se sont astreints qui a permis de procéder à l’inventaire patrimonial des locaux à conserver afn de ne pas perdre le fl de l’histoire tout en permettant à la Bibliothèque de continuer d’évoluer comme elle l’a toujours fait. Ce classement a déterminé un Projet cohérent pour l’ensemble du Quadrilatère dans lequel ont pu prendre place tous les autres projets pensés selon des typologies d’interventions adaptées aux différents types d’espaces rencontrés.
Parti Architectural
Le projet architectural du Quadrilatère s’appuie à la fois sur la très forte historicité du site et sur la campagne de remise aux normes – techniques, de sécurité, d’accessibilité, de fonctionnalité.
Pour la réalisation du Projet, l’atelier Bruno Gaudin met au point différentes typologies de « tissages » qui établissent selon les locaux des dialogues variés entre Architecture, Histoire et Techniques. C’est cette « conversation à trois » qui guide et accompagne la nécessaire et profonde évolution de la Bibliothèque. Si les contraintes inhérentes au projet technique ont constitué parfois une immense diffculté tant le bâtiment était complexe, ce sont ces mêmes contraintes que l’architecte a tâché de détourner pour en faire un outil du projet. La technique n’est en effet pas nécessairement cachée : elle est aussi révélée, mise en scène. Support du projet, elle détermine des enveloppes, justife les prises de décisions spatiales ou structurelles, devient objet architectural à part entière… Selon la nature des espaces à traiter, toute une panoplie de solutions est développée, depuis le Hall / Vestibule, jusqu’aux salles de lecture, en passant par les magasins de toutes natures et enfn les bureaux.
L’extrême diversité des espaces à traiter, la déclinaison des typologies d’interventions au sein de ces différentes pièces, des typologies elles-mêmes caractérisées par de multiples interfaces, tout cela a nécessité une méthodologie de travail adaptée, ainsi que des outils graphiques spécifques. Il fallait donner les moyens aux différents acteurs de l’opération de décrire, de chiffrer et enfn de réaliser le projet.
Projet
Une architecture de la distribution
Fort du diagnostic établi, il est apparu qu’un axe majeur du parti architectural devait être le redéploiement de la distribution. Il a ainsi fallu défnir de nouveaux principes distributifs en cohérence avec les grands ensembles architecturaux qui structurent la géographie du site. Disposés au fl du temps et des opportunités, une trentaine d’escaliers existants plus ou moins discontinus sont recensés. Leur nombre important ne permet cependant pas de parler véritablement d’un espace distributif mais plutôt d’une organisation aléatoire en une succession de pièces commandées, passant ainsi d’une galerie à l’autre, d’un magasin à une salle de lecture, sans entre-deux ; tous les interstices ayant été comblés sous la pression constante de la demande de surfaces complémentaires.
A ce système fragmenté et ces enflades de pièces, l’atelier Bruno Gaudin répond par un jeu de colonnes verticales distributives qui viennent irriguer « de la cave au grenier » le vaste mille-feuille architectural. Les nouvelles distributions verticales mais aussi horizontales, axées nord/sud et est/ouest organisent l’innervation technique autant que les déplacements des usagers et l’accès aisé aux collections. Ce nouveau dispositif doit assurer la pérennité fonctionnelle de l’édifce à long terme, quel qu’en soient l’utilisateur ou les limites de départements, au-delà des nécessaires contingences de la programmation.
Les escaliers et ascenseurs sont alors disposés de manière à s’immiscer dans les interstices de l’édifce, entre les grandes pièces, sans en perturber l’unité. Les grands fûts en béton contiennent des escaliers en métal ajouré qui dans un jeu de transparence font de ces colonnes des puits de lumière, transformant le projet de mise en sécurité du site en une architecture de la distribution.
Un hall traversant
La refonte des grandes distributions se structure aussi vis-à-vis de la redéfnition des espaces accessibles au public et de la nécessaire clarté et évidence des flux. Deux entrées pour un hall unique : côté cour, côté jardin, deux belles pièces pour former les seuils d’accès à la bibliothèque. Le hall d’accueil est pensé comme un espace transversal qui relie les deux rives du Quadrilatère jusqu’ici disjointes, ainsi que les deux grandes salles de lecture – la salle ovale (BNF) et la salle Labrouste (INHA) –, le rez-de-chaussée et le piano nobile.
Indépendamment de l’indispensable rénovation de chacune des pièces pour ce qu’elles sont, ou bien de la création de nouveaux espaces, il a paru essentiel à l’atelier Bruno Gaudin d’offrir une nouvelle compréhension d’ensemble du site. En composant à partir de l’Histoire et des pièces qui se succèdent, l’architecte redéfnit ainsi les espaces d’accueil du public au travers d’un hall, espace majeur permettant de comprendre la composition spatiale du bâtiment et ses principales entités, pour une lecture transversale du Quadrilatère.
La création d’un nouvel escalier dans le périmètre de la phase 2 – dont le chantier débutera en 2017 – n’est pas dissociable d’un projet d’ensemble visant un meilleur accueil du public et une diffusion plus large des richesses de ces collections. Le hall sera accessible depuis la rue Vivienne comme depuis la rue Richelieu. Le nouvel escalier permettra de créer une véritable transversalité d’une rive à l’autre, d’une institution à l’autre, d’une salle de lecture à l’autre. Au plan symbolique comme au plan spatial, il s’agit de donner par le hall et son escalier une nouvelle lecture du site et des architectures qui le compose.
La salle Labrouste
Dans le cadre général de requalifcation du Quadrilatère, la maitrise d’œuvre de la rénovation de la salle Labrouste est confée à Jean François Lagneau, architecte en chef des monuments historiques.
« Labrouste avait répondu à un programme relativement précis : permettre à des lecteurs de consulter les imprimés de leur choix qui leurs étaient apportés à leur demande par des magasiniers sous la surveillance de conservateurs.
La salle de lecture étant uniquement encrassée par le temps, l’usage restant le même, tout aurait permis une restauration à la fois fdèle et fonctionnelle si deux points n’étaient venus contrarier cette possibilité : son nouveau programme tout d’abord, puis l’obligation de satisfaire aux inévitables mises aux normes, particulièrement sévères pour ce type d’établissement.
Nous avons pu y satisfaire et la moindre importance des transformations visibles apportées à la salle de lecture ont permis de retrouver toute la vivacité des couleurs voulues par Labrouste tout en continuant à jouer, dans les conditions de notre temps, le rôle pour lequel elle a été conçue. »
D. Le Magasin central
L’enflade de belles pièces se déployant de la cour d’honneur à la rue des Petits-Champs est constituée du Vestibule, de la Salle de lecture, que prolonge la réserve des livres (le magasin central). Cet ensemble d’Henri Labrouste est construit entre 1857 et 1868. Les extensions en infrastructure et superstructure sont quant à elles conçues par Michel Roux-Spitz en deux étapes : la création de deux niveaux en sous-sol entre 1936 et 1938, puis la surélévation des cinq niveaux entre 1954 et 1959. Les deux niveaux de magasins en sous-sol sont réalisés avec une ossature en béton armé capable de soutenir les cinq niveaux métalliques en surélévation. Durant les études préalables au projet, la question de la conservation ou de la destruction du Magasin central se pose au regard des problèmes de sécurité – stabilité au feu des structures en fonte notamment – et de fonctionnalité, avec l’idée de faire de cet espace une salle de lecture publique dans le prolongement de la salle Labrouste. Aussi, au début des études, la sauvegarde des 11 niveaux superposés de ce grand « coffre aux trésors » est loin d’être acquise.
D’autant qu’à la différence de la salle Labrouste, cet ensemble architectural n’est pas protégé au titre des Monuments Historiques : et qu’il peut donc être légalement démoli (!). En revanche, s’il est conservé, il n’y a pas de contrainte de restauration à l’identique.
Pièce essentielle du site Richelieu, le Magasin central n’en constituait pas moins un espace unique dans l’histoire de l’architecture.
Le Magasin central est un témoin particulièrement emblématique de l’histoire stratifée du site. C’est donc en tant que pièce d’exception que l’atelier Bruno Gaudin décide alors de « retrouver » cette architecture industrielle imaginée et mise en œuvre par Henri Labrouste. Cependant, le magasin ayant été profondément transformé par Michel Roux-Spitz au XXe siècle, c’est un ensemble composite qu’il faut donner à lire en 2016.
C’est peut-être ici que s’exprime le mieux le parti architectural du projet de l’atelier Bruno Gaudin : le « tissage » entre architecture technique et histoire, ce moment où la remise aux normes devient outil d’architecture à mettre en œuvre dans des espaces à haute valeur patrimoniale.
Les espaces non classés constituant le socle de la réflexion architecturale, le travail sur le magasin Labrouste offre la chance d’illustrer la réinterprétation d’un espace historique majeur du site. Ce travail a tout d’abord démarré par un curage très important des éléments rajoutés au fl des densifcations (multiples ascenseurs, monte livres, rayonnages complémentaires, habillages, faux plafonds…). Cette occasion permet la mise à nu des structures métalliques de Roux-Spitz (années 1930 et 1950), tissées au travers de celles de Labrouste. À cette volonté de mise en valeur de l’histoire du magasin s’associe l’usage d’un vocabulaire architectural contemporain (caillebotis aluminium, flet en inox, éclairage led, chemin de câbles, ventilation …) Aujourd’hui le magasin a retrouvé à la fois sa lumière zénithale (artifcielle) grâce au plafond devenu réflecteur, la transparence ajourée de ses sols en fonte par apposition de plaques de caillebotis aluminium (désenfumage et accessibilité), mais aussi les poteaux de Roux-Spitz révélés qui racontent le temps et l’histoire des transformations de cette bibliothèque.
Enfn, le lien a été rétabli entre la salle de lecture et son magasin au travers de la « nef » centrale et de la transparence de la grande baie vitrée intérieure. Le projet et ses outils révèlent la poétique des lieux.
Les salles de lecture
Les six salles de lecture situées dans le périmètre de la phase 1 ont fait l’objet d’un travail architectural ajusté selon leur spécifcité patrimoniale.
Certaines sont neuves, comme celle des Arts du Spectacle ou de l’Ecole des Chartes au rez-de-chaussée; d’autres sont maintenues dans leurs espaces d’origine, comme la salle des Manuscrits (inscrite MH) et la salle Labrouste (classée MH). Enfn le magasin Labrouste conserve ses anciens rayonnages autoportants bois/métal et plancher de fonte ajouré, tout en accueillant désormais des lecteurs dont les places s’immiscent parfois dans les rayonnages, au cœur des collections.
Sur un autre mode de rénovation, la deuxième salle de lecture de l’Ecole des Chartes vient se nicher dans la galerie en bois de l’aile des Petits champs.
Les travaux de mises aux normes s’adaptent et s’architecturent ainsi selon les espaces. Ils se montrent ou se cachent, sculptent les murs, les plafonds, les fenêtres. Neuves ou installées dans des locaux patrimoniaux, ces salles restent toujours inspirées par l’esprit des lieux.
La galerie Viennot & la galerie des Petits Champs
Anciens modèles de rangement des collections avant l’invention du silo à livres du type magasin central les deux très belles galeries dues à Henri Labrouste sont conservées. Elles sont constituées de rayonnages autoportants bois / métal et d’un sol en caillebotis de fonte.
La Galerie Viennot, qui accueille les collections des arts du Spectacle, se met en scène au travers de sa façade vitrée sur les circulations publiques. L’espace y est entièrement rénové et remis aux normes (peinture, éclairage et diverses intégrations techniques…). Il n’est pas accessible au public, aussi les caillebotis de fonte et les garde-corps restent inchangés.
Entièrement rénovée et remise aux normes, la galerie des Petits-Champs est adaptée en deuxième salle de lecture accessible au public pour l’Ecole des Chartes. Les caillebotis de fonte sont donc recouverts de caillebotis en aluminium et les garde-corps sont rehaussés et recouverts d’un flet inox (dito Magasin central).
Comme dans le Magasin central, des places de lectures se glissent au sein des collections dans les rayonnages. Pour chacune de ces galeries, l’intervention consiste en la redécouverte des peintures originelles de l’époque Labrouste en plafond (poutres et plafond peints), l’intégration technique, la rénovation des mobiliers, et enfn la mise en valeur par des éclairages adaptés, en jouant de la transparence des sols en caillebotis d’aluminium et de fonte.
Les rotondes
La rotonde Petit-Champs propose une superposition de trois rotondes dont le rendu après travaux illustre clairement les typologies de choix architecturaux. Ces espaces patrimoniaux d’articulation sont remaniés selon les fonctionnalités souhaitées et développent chacun un vocabulaire adapté.
Ainsi la rotonde située au rez-de-chaussée devient l’entrée de l’École des Chartes : l’adaptation au nouveau programme et la remise aux normes techniques s’expriment au travers d’un projet architectural au vocabulaire contemporain fait de bois, de pierre, de verre et de métal. Les coursives et les parois courbes sont rehaussées et mises en valeur par l’éclairage artifciel. Au premier étage, le magasin patrimonial dit « salle des donateurs » devient la salle de la réserve des ouvrages précieux de l’école des Chartes et une salle de travail d’exception. Ici les décors d’origine de Labrouste ont été retrouvés et nettoyés. Seul élément visible du travail délicat d’intégration technique, le lustre moderne en inox flotte suspendu à des flins d’acier. Il joue des reflets et des matières et met en lumière les peintures et le plafond peint. Il éclairera la grande table ronde prévue dans cette belle pièce.
Au deuxième étage enfn, le dôme du magasin situé sous les toits se mue en salle de travail et de réunions, arborant une architecture de bois entièrement reconstituée, que vient mettre en valeur le jeu de lumière zénithale et d’éclairage artifciel.
Les espaces tertiaires
Le programme du Quadrilatère a également consisté à créer des espaces de travail dédiés aux personnels des différents départements.
L’observation des parois des bureaux peut donner une idée de la pression exercée par la technique et son intégration sur les locaux. Afn de créer des espaces optimums, les réseaux y sont organisés de telle manière à ce que leur enveloppe devienne des éléments à part entière de l’architecture intérieure.
Les parois sont ici comme « sculptées » par la technique : la gaine devient banquette, canon de lumière, corniche, décaissé de plafond...
La mise en lumière
La mise en lumière du Quadrilatière Richelieu est signée L’Observatoire 1.
« La lumière n’est plus aujourd’hui seulement ce décor lumineux apposé en fn de projet, pour répondre soit à un faste historique, soit plus simplement au besoin d’éclairer pour voir. Si elle est ici matériau d’architecture, composante d’ambiance et réponse à des usages, elle a d’abord été réfléchie en regard de la dimension et de l’humanisation d’un lieu, de sa partition thématique en départements, telle une ville où mille circulations, mille magasins, viennent cadrer et alimenter bureaux, ateliers et salles de lecture, les deux pièces maîtresses en étant la salle Labrouste et la salle Ovale. L’existant nous a bien évidemment inspirés : tout ne fut pas à inventer, loin de là.
Mais le point fort de notre projet aura été de magnifer, dans les règles de notre Art, contenants et contenus, patrimoines et collections.., encore une fois sans oublier celles et ceux qui les vivent dans leur quotidien, mais aussi celles et ceux qui viendront découvrir cet ensemble. La réalisation de la première phase de travaux du Quadrilatère conforte aujourd’hui cette « philosophie » en matière d’éclairage. Le chantier nous a confrontés à la mise en œuvre d’un projet sans en perdre le fl conducteur intentionnel, dont nous avons intégré les réalités incontournables et complexes pour lui donner
corps pleinement.
Cette ville et ses burea ux, ateliers et salle de lecture – dont la salle Labrouste – vont bénéfcier de la lumière que nous avions projetée : une lumière discrète le plus souvent, au bénéfce de l’espace et de ses fonctionnalités, laissant à ces derniers la parole ; une lumière confortable toujours – les dispositifs choisis utilisant un principe de sources lumineuses non vues – ; une lumière parfois fortement matérialisée dans la lignée de la lustrerie des siècles qui ont fait la Bibliothèque nationale de France, ceci pour en identifer quelques espaces majeurs. Lumière et lieux éclairés nous serviront maintenant de témoins mis au point et vécus – pas à l’identique car le temps est passé et va passer encore : 9 ans déjà ! – mais dans un esprit à maintenir, pour la deuxième tranche de rénovation. »
Ministry of Culture and Communication,
Ministry of National Education – Higher learning – research and innovation
Delegated project management:
Operator of patrimony and cultural real estate projects of (OPPIC)
Bruno Gaudin Architectes
Architects of Record: Atelier Bruno Gaudin & Virginie Brégal
Chief Project Architect: Raphaële Le Petit with Guillaume Céleste, Céline Becker and Nicolas Reculeau
Lighting engineer/designer: L’Observatoire 1 (Georges Berne with Emmanuelle Sebie)
Lighting engineer/designer: L’Observatoire 1 (Georges Berne with Emmanuelle Sebie)
Technical engineering frm: EGIS bâtiments
Construction economist Monument Historique specialist: Thierry Hellec sub-contractor
Acoustical engineering frm: ACV Acoustique
Coordination with Fire Department and prevention specialists: Casso & associés
Contracting authority Monuments Historiques for Listed Spaces
Phase 1: JF Lagneau architect in chief of Monuments Historiques and Cizel consultant economist
Phase 2: Michel Trubert architect in chief of Monuments Historiques
Photographe : Takuji Shimmura
Photographe : Marchand Meffre
Photographe : Takuji Shimmura
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Photographe : Marchand Meffre
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Photographe : Jean Christophe Ballot
Photographe : Takuji Shimmura
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Photographe : Jean Christophe Ballot
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Photographe : Marchand Meffre
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