Photographe : Florent Michel 11h45
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Le voyage est comme une porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve » Guy de Maupassant. Dépasser l’indispensable aménagement fonctionnel, afin d’inviter l’usager dans un voyage de découverte devrait être l’ambition de la reconquête de la voie ferrée Rosheim – Saint-Nabor.
Un récit lié au patrimoine ferré et à l’ondulation du tracé
Omniprésents, parfois cachés, les vestiges de la voie de chemin de fer marquent encore la lecture du site. La volonté de créer un tracé pour desservir les carrières a dû s’adapter aux paysages vallonnés des collines sous-vosgiennes. Ainsi la forme même du tracé raconte l’histoire des paysages et des hommes.
Notre récit principal s’appuiera sur ces deux éléments. Le patrimoine ferré se déclinera dans les matériaux, la mise en valeur et parfois la réinterprétation des vestiges de la voie. Les ondulations du tracé quant à elles se lisent dans les formes du mobilier (totem, abri en bois, gardes corps des passerelles), et dans le promontoire final.
Une histoire, plusieurs chapitres, de nombreux évènements
L’invitation à découvrir des paysages oubliés ou porter un regard différent sur des paysages du quotidien s’adresse à la fois à des usagers locaux comme des touristes. A l’image de l’ancienne voie qui offrait une double fonction (industrielle et transport de voyageurs), le parcours a en effet cette double vocation. Le fonctionnel doit donc côtoyer l’imaginaire du voyage. L’histoire sera ponctuée de chapitres formés par les principaux arrêts et avec différentes séquences paysagères offrant des univers variés.
Des lieux particuliers seront mis en lumière (mur de chargement au niveau de la carrière, fin du chemin dans la forêt au niveau des anciens fours à chaux, passage sous la RD 35, emplacement du chêne au croisement avec la piste vers Obernai) et proposeront une reformulation de l’histoire de la voie. Enfin des éléments insolites rythment le chemin, et éveilleront les sens du visiteur en attirant son attention sur des éléments parfois visibles, parfois difficilement perceptibles.
Des aménagements sobres, permettant de rythmer le voyage
La notion de rythme exige des instants plus calmes, sans évènements particuliers. Nous avons fait le choix d’une section courante très simple (enrobé de 3 mètres de large) et essentiellement des aménagements simples hormis quelques points particuliers. Outre le rythme qui en découle, cela évite aussi de diluer l’action publique en la concentrant sur des éléments majeurs, offrant une réelle identité à la voie.
Les Cinq Chapitres Majeurs D’une Histoire
A l’image d’une voie ferrée, le chemin offre de véritables arrêts aux voyageurs, en plus des évènements perceptibles sur le trajet. Chaque arrêt développe sa thématique et participe au récit principal. Ce sont aussi des arrêts «techniques» privilégiés (eau, point technique, lien avec des villages…)
Rosheim: C’est le symbole du passé. Réalisé par des cercles entrelacés en acier corten, le pavillon a un caractère labyrinthique et joue avec un intérieur concave et convexe irrégulier, que les visiteurs sont libres de parcourir. Les voies de chemin de fer sont conservées, des bancs sont intégrés et des ouvertures sont créées pour ouvrir ou fermer la sculpture selon des vues choisies du paysage environnant, permettant de voir, de s’asseoir, de réfléchir et de contempler.
Boersch: C’est le symbole du voyage. Voyage, symbolisé à la fois par l’eau et l’ancienne gare. Une place ouverte sur l’eau est aménagée, constituée presque d’un tapis de rails insérés dans du béton balayé. Deux structures bois offrent des abris aux voyageurs comme l’ancienne gare. De l’autre côté de la rivière, la place se prolonge.
Deux (ou un) abris bus reprenant la même trame en lacets que l’abri bois marquent comme deux portes d’entrée de ville. Du Nord au Sud, les rails sont conservés et guident le voyageur. Une forte masse végétale masque les constructions au Sud. Au Sud, les cheminements se poursuivent dans l’emprise des anciens rails, séparés par du ballast en porphyre.
Leonardsau: Véritable rupture entre un espace fermé et un espace ouvert, l’arrêt incarne la porte, le passage. Après un long tunnel deux grandes lames en corten amplifient l’effet d’ouverture à la fin du couloir de la forêt. Cette perspective qui s’ouvre sur le mont Saint Odile développe aussi l’idée de l’objectif d’un voyage de découverte. Un texte d’un poète local pourrait découper les lames et participer à la culture locale comme à l’imaginaire du tracé. Maxime Alexandre pourrait être ce poète. Deux abris bois pourraient compléter un aménagement très simple dans l’espace exigu de l’arrêt.
Ottrott: Ancienne gare, l’arrêt matérialise l’histoire du chemin de fer. La présence importante du patrimoine (pont balance, grue, pompe,…) a orienté ce choix. Sans véritable centralité, c’est plus un arrêt paysage en longueur, avec un aménagement très sobre. Les rails sont mis en avant en dessinant un cheminement dans le ballast remis en état. La végétation le long de l’arrêt est renforcée en particulier au niveau du parking. Le réservoir, symbolisant l’eau, est planté de prêles et de bouleaux.
Quelques traversées offrent des accès aux logements ou au patrimoine. L’aire de pique-nique est plutôt imaginée en retrait, dans un cadre végétal plus dense. Au niveau de l’ancienne gare, les aménagements offrent la possibilité d’une mutation ultérieure de l’espace.
Saint-Nabor: En cours de « renaturalisation » les carrières symbolisent la reconquête du végétal, à l’image de la voie disparaissant parfois dans des bosquets. Objectif du voyage pour certains, le voyageur découvrira dans un premier temps un espace presque lunaire en cours de re-végétalisation spontanée. Notre intervention est minime: mise en avant de ce jardin des carrières simplement par des cheminements délimités par des lames corten sortant du sol.
Année après année, on pourra voir la végétation se développer et laisser place à un milieu riche (sols pauvres). De même les prémices de zone humide sont mis en avant simplement par un platelage bois.
Enfin, c’est sur la plateforme haute que le voyageur découvrira l’oeuvre la plus manifeste: un promontoire en corten offrant une large vue sur le vallon de Rosheim et la plaine d’Alsace. Original, il permet de renforcer l’identité de la voie.
Design Team:
Reiulf Ramstad Arkitekter + Parenthèse Paysage
Client: Communauté de Communes des Portes de Rosheim
Photographe : Florent Michel 11h45
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