Architecture américaine contemporaine
Texte par TLmag
Brussels, Belgique
03.08.15
« En tant qu’architectes, nous mettons notre créativité au service de la société pour faire de nos communautés des endroits où il fait bon vivre. À travers notre profession et le travail de notre vie, chacun d’entre nous a écrit et réécrit l’histoire des États-Unis, en perpétuel changement, d’une façon à la fois modeste et spectaculaire », a expliqué Elizabeth Chu Richter lorsqu’on lui a remis le titre de membre de l’Institut américain des architectes 2015 (American Institute of Architects).
Dans le même ordre d’idée, j’ai sélectionné des visages à la vois humbles et spectaculaires de la scène architecturale américaine, à partir d’une liste infinie de bâtiments contemporains et de propositions visionnaires. Cette sélection de jeunes professionnels, de figures créatives du monde entier et de noms célèbres forme un cortège de fonctions, d’ambitions et d’interventions diverses qui ont permis de ressouder, au sens propre comme au figuré, différentes parties de villes et de quartiers.
New York constitue naturellement l’une des principales scènes de cet extravagant mouvement, au sein duquel l’architecture s’évertue à concilier les avides intérêts des promoteurs et les besoins des citoyens.
DILLER SCOFIDIO + RENFRO
Incontestablement considéré comme un emblématique exemple de reconversion de l’espace urbain, le parc new-yorkais High Line est devenu un modéle à suivre aux yeux de villes du monde entier. Récemment inaugurée, la troisième et dernière rame du chemin de fer surélevé entre dans le cadre de l’ambitieux projet mené depuis 1999 par Diller Scofidio + Renfro. Ce parc public s’élève à neuf mètres au-dessus du niveau de la rue et pénètre dans les pâtés de maisons, donnant ainsi d’inattendus points de vue sur la ville à ceux qui se promènent le long de ses quais et de ses jardins sauvages.
DILLER SCOFIDIO + RENFRO – Le parc High line – New York (image 1 - 3)
DILLER SCOFIDIO + RENFRO – Le parc High line – New York (image 1 - 3)
×STEVEN HOLL
« Des points sur le sol et des lignes dans l’espace », telle est la devise – empruntée aux formations de football – du projet de centre de sport Campbell dessiné par Steven Holl pour le programme de sports de plein air de l’université Columbia, à New York. La complexe géométrie du bâtiment repose sur une structure en acier préfabriquée dont les trous et les vastes surfaces vitrées lui permettent se connecter à son environnement. Les escaliers extérieurs, formés de panneaux métalliques sur mesure perforés, se raccrochent aux façades à la manière de deux immenses serpents entortillés.
STEVEN HOLL – Centre de sport Campbell pour l’université de Columbia - New York
STEVEN HOLL – Centre de sport Campbell pour l’université de Columbia - New York
×SO-IL
L’an prochain, le musée d’Art de Jan Shrem et Maria Manetti Shrem prendra sa place au sein du campus de l’université de Californie, à Davis. Idenburg, Jing Liu et Ilias Papageorgiou, co-directeurs du studio SO-IL, l’ont recouvert d’une structure flottante composée de tiges d’acier entrelacées grâce à laquelle le musée se fond presque dans son environnement, effaçant ainsi la frontière séparant le campus de l’espace intérieur. Une grande verrière recouvre plus de 4 600m² d’espace d’exposition en perpétuelle évolution sous l’effet des besoins de ses utilisateurs.
SO-IL – Musée d’Art de Jan Shrem et Maria Manetti Shrem -Davis
SO-IL – Musée d’Art de Jan Shrem et Maria Manetti Shrem -Davis
×SOM
L’agence d’architecture américaine Skidmore, Owings&Merrill a soutenu l’un des projets les plus ambitieux des dix dernières années en redonnant forme à l’horizon amputé de la ville de New-York. Achevé fin 2014, le One World Trade Center contribue de façon à la fois symbolique et concrète à redonner à Manhattan son statut d’épicentre du commerce économique. Ses angles chanfreinés transforment la base cubique des façades en huit triangles isocèles, reflétant ainsi la lumière du soleil sur le bâtiment à la façon d’un kaléidoscope.
SNØHETTA
Un système de rampes et d’escaliers établit une connexion visuelle et psychologique entre le Mémorial national, le Pavillon du 11 septembre et la Plaza Memorial. Les traces de l’ancienne tour sont encore visibles ; Snohetta a d’ailleurs décidé de conserver dans la cour du monument deux colonnes qui appartenaient à la structure des tours originales. Ces deux piliers sont visibles de l’extérieur, à travers la façade en verre inclinée. Elles produisent un puissant effet sur le visiteur, tout en établissant un lien visuel et architectural avec l’environnement urbain.
BIG
Le tour W57 allie les formes d’un complexe résidentiel dans les montagnes de Copenhague à une vue imprenable sur le fleuve Hudson. Il s’agit du premier projet mené à New-York par Bjarke Inge, qui prétend offrir à chacun une vue sur l’une des facettes du monument. L’influence des cours danoises fournit en outre un excellent lien entre les espaces privés et le parc public. Cet espace vert est en effet visible depuis la rue et constitue une extension du parc voisin ; il pose les bases du Dryline, un projet de système de protection aménagé autour de Manhattan pour préserver le quartier d’événements climatiques futurs.
MOS ARCHITECTS
Hilary Sample et Michael Meredith ont fondé MOS Architects à Brooklyn, sur une bande de terrain de 35 mètres inhabituellement étroite. Ils ont essayé de créer les meilleures conditions d’éclairage et de ventilation possibles pour abriter un studio et une résidence d’artiste. Des cheminées solaires verticales laissent pénétrer la lumière naturelle aux différents niveaux, permettant à la fois d’unifier et d’organiser l’espace intérieur, tout en maintenant l’indépendance de ces deux fonctions. La structure supplémentaire est introduite dans l’enceinte en briques existante. Ce projet inclut une série d’éléments à petite et grande échelle, conçus sur mesure pour le bâtiment.