Musée Yves Saint Laurent Marrakech: Un hommage à l’homme et au lieu-dit

Patio circulaire, mYSLm Photo: Nicolas Mathéus © Fondation Jardin Majorelle

New Museum Africa / YSL Museum | Industry News

Patio circulaire, mYSLm Photo: Nicolas Mathéus © Fondation Jardin Majorelle

×

Les maisons-musées offrent une perspective unique sur la vie et l’œuvre de leurs célèbres occupants. Si ces bâtiments deviennent souvent d’immortels témoignages des idéaux portés par leurs historiques résidents, beaucoup d’autres se transforment en de simples vestiges figés du passé. La mission confiée au nouveau Musée Yves Saint Laurent de Marrakech (MYSLM), miroir de son institution sœur à Paris, se veut bien plus dynamique. Voisin du Jardin Majorelle, l’oasis urbaine d’Yves Saint Laurent dont il prend le contrepied, ce musée tient en effet lieu d’espace d’exposition, de centre culturel et de bibliothèque de recherche. Le travail précurseur du couturier français y dialogue avec la série d’expositions consacrées à des talents locaux et internationaux engagés sur la même voie, comme Leila Alaoui et Robert Wilson. TLmag s’est entretenu avec le conservateur en chef du MYSLM, Björn Dahlström.

Yves Saint Laurent, Place Djemaa El Fna Photo: © Reginald Grey

New Museum Africa / YSL Museum | Industry News

Yves Saint Laurent, Place Djemaa El Fna Photo: © Reginald Grey

×

TLmag : À partir de l’héritage d’Yves Saint Laurent et de ses liens avec Marrakech, d’où est venue l’idée d’ouvrir un nouveau musée dans cette ville ?

Björn Dahlström : Yves Saint Laurent a acheté sa première maison à Marrakech en 1966. Né à Oran, en Algérie, il revenait en quelque sorte chez lui. La ville est devenue une source d’inspiration majeure : il y a créé de nouvelles collections, mais également tissé de durables amitiés. Conçu en étroite collaboration avec la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent et le Musée Yves Saint Laurent de Paris, ce projet a pour vocation de mettre ces liens en lumière. Là où notre homologue parisien conserve la majorité des archives, gère la restauration des textiles et concentre ses expositions sur le processus de création d’une collection, nous nous positionnons plutôt comme un lieu culturel polyvalent, le premier de ce genre à Marrakech, chargé d’explorer l’inspiration du couturier.

Vue de la salle YSL (1); Hall du mYSLm, Oiseau Sénoufo, première acquisition de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent en 1960 (2) Photos: Nicolas Mathéus © Fondation Jardin Majorelle

New Museum Africa / YSL Museum | Industry News

Vue de la salle YSL (1); Hall du mYSLm, Oiseau Sénoufo, première acquisition de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent en 1960 (2) Photos: Nicolas Mathéus © Fondation Jardin Majorelle

×

TLmag : Quelle programmation avez-vous définie ?

B.D. : Les expositions temporaires prévues reflètent l’intérêt d’Yves Saint Laurent pour différents thèmes et disciplines artistiques mêlant la mode, la photographie et l’art contemporain. Le contexte marocain constitue à la fois le terreau et l’objet de certains projets spécifiques au lieu commandés par le musée. L’auditorium du musée proposera également des concerts, des spectacles, des projections de films et d’autres évènements. Nous accueillons des visiteurs majoritairement étrangers, c’est pourquoi nous cherchons également à attirer un public local en collaborant étroitement avec les écoles et les centres communautaires.

La bibliothèque de recherche, mYSLm

New Museum Africa / YSL Museum | Industry News

La bibliothèque de recherche, mYSLm

×

Terrasse du café, mYSLm

New Museum Africa / YSL Museum | Industry News

Terrasse du café, mYSLm

×

Photos de Nicolas Mathéus © Fondation Jardin Majorelle

New Museum Africa / YSL Museum | Industry News

Photos de Nicolas Mathéus © Fondation Jardin Majorelle

×

TLmag : En quoi l’architecture du musée évoque-t-elle les goûts d’Yves Saint Laurent ?

B.D. : Partenaire personnel et professionnel de longue date d’Yves Saint Laurent, Pierre Bergé a demandé au cabinet d’architecture parisien Studio KO de concevoir un bâtiment à la fois contemporain et marocain, reflétant ainsi le goût transcendant du créateur. Des courbes et des cubes bien proportionnés s’y imbriquent harmonieusement. La disposition des briques produites localement en une structure ouverte évoque la chaîne et la trame d’une étoffe tissée. La prédominance du granit rose, aligné aux briques rouges, contribue à l’intégration parfaite du bâtiment dans son environnement ; Marrakech, étant aussi connue comme la « ville ocre ».

Interview de Adrian Madlener

Profils liés